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1.1 Comment la première guerre mondiale se déroule-t-elle?
Le chapitre traitant avant tout des conditions de la guerre et non de sa chronologie, il n'est pas nécessaire de la connaître dans ses moindres détails. Néanmoins, il est important d'en distinguer les différentes phases et d'avoir quelques exemples datés en tête pour chacune d'entre elles.
En 1914, les Etats européens sont les plus puissants du monde. Ils ont des industries en pleine croissance et possèdent des colonies dans le monde entier. L'Europe compte également un Empire puissant mais à la vie politique agitée, l'Empire Austro-Hongrois (Autriche-Hongrie). De plus des rivalités entre les pays (France et Allemagne à propos de l'Alsace-Lorraine par exemple) existent. L'Europe en 1914 est partagée en deux grandes alliances nommées "Triple Alliance" composée de l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, l'Italie et "Triple Entente" composée de la France, du Royaume-Uni et de la Russie.
Le conflit entre la Serbie et l'Empire d'Autriche-Hongrie entraîne l'assassinat de l'archiduc d'Autriche François Ferdinand de Habsbourg le 28 juin 1914 à Sarajevo et déclenche une vague de déclarations de guerre, c'est l'engrenage des alliances. L'Empire Russe, la France et le Royaume-Uni mobilisent début août 1914. A partir de cette date, la guerre est menée sur plusieurs fronts: le front de l'ouest oppose la France et le Royaume-Uni à l'Allemagne tandis que le front de l'est oppose l'Empire russe aux armées allemandes et austro-hongroises. Jusque fin 1914, les "puissances centrales" (Allemagne et Autriche-Hongrie) pratiquent la "guerre de mouvement": la France est envahie dès le 3 août 1914 puis l'offensive allemande est repoussée lors de la première bataille de la Marne (septembre 1914). La guerre de position et l'entrée en guerre des Etats-Unis (1915-1917)
Par la suite, les fronts se stabilisent. C'est le début de la "guerre de position" qui dure jusqu'en 1918. A partir de 1915, les adversaires se protègent dans des tranchées et défendent leur territoire mètre après mètre comme lors de la bataille de Verdun (février-décembre 1916) ou de la Somme (juillet 1916). L'année 1917 est le tournant de la guerre puisque le 2 avril 1917, les Etats-Unis entrent en guerre suite à discours du président Wilson. C'est aussi un tournant puisqu'en décembre 1917, la Russie, très diminuée par la guerre et en pleine crise politique, se retire du combat et signe quelques mois plus tard le traité de Brest-Litovsk (3 mars 1918).
A partir de début 1918, on assiste au retour d'une guerre de mouvement. Les allemands sont repoussés lors de la seconde bataille de la Marne par le général Foch tandis que les italiens qui ont changé de camp l'emportent face à l'Autriche-Hongrie. Le 11 Novembre 1918, l'Allemagne signe l'armistice à Rethondes. L'année suivante (28 juin 1919), le traité de Versailles la reconnaît responsable de la guerre
Lexique/
Armistice : action de mettre fin aux combats. Colonie : région du monde conquise et appartenant à un Etat désigné sous le nom de « métropole ». Les colonies des pays européens ont participé à la guerre au nom de leurs métropoles. Engrenage: ensemble d’actions entrainées les unes par les autres. Ici, les alliances entrainent l’entrée en guerre successives de pays différents. Etat : autorité souveraine sur un peuple et un territoire. Front : lieu d’affrontement, d’opposition entre deux armées adverses. Guerre de mouvement : période de la guerre (1914 puis Avril 1918-Novembre 1918) durant laquelle les armées tentent de percer les lignes ennemies. Les deux batailles de la Marne (1914 puis 1918) sont représentatives de ce type de combat. Guerre de position : période de la guerre durant laquelle les fronts se stabilisent. Les armées se protègent dans les tranchées ; Les batailles de la Somme ou de Verdun (1916, sous la direction du général Pétain) symbolisent ce type de guerre. Mobilisation : action de former une armée. Mutinerie : les soldats refusent d’obéir à leurs supérieurs et de combattre. Nation : ensemble de personnes ayant en commun une culture, une langue, une histoire, un territoire et parfois une religion. A l’époque étudiée, certaines nations dépendent politiquement d’un Etat plus important et revendiquent leur indépendance . Traité : accord entre deux ou plusieurs Etats. Tranchée : système de couloirs et d’abris creusés dans le sol servant à protéger les militaires avant l’assaut. Triple Alliance : accord militaire et politique entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie. Triple Entente : accord militaire et politique entre la Russie, la France et le Royaume-Uni. Tsar : jusqu’en 1917, chef de l’Etat russe.
1.2 Comment, à l’arrière, les civils contribuent-ils à l'effort de guerre?
Dans tous les pays en guerre, les femmes remplacent les hommes partis à la guerre dans les champs et les usines, menant à bien les récoltes, fabriquant des munitions ("munitionnettes") ou prenant la place des hommes partis à la guerre dans tous les métiers du quotidien. L’économie française est entièrement consacrée à la guerre comme le montre l’exemple des usines Renault qui se reconvertissent dans l’armement. Les civils (l’arrière) souffrent du manque de nourriture et de nombreuses privations, surtout dans les zones proches des combats ou occupées par les armées ennemis comme dans le nord de la France. Les familles sont également mises à contribution financièrement à travers des emprunts visant à financer la guerre. En France, les hommes politiques forment aussi l"Union sacrée" dirigée par Georges Clémenceau où les différences politiques sont oubliées provisoirement et la politique est entièrement vouée à la victoire. Dans ce cadre, pour éviter le découragement à l’arrière, les Etats en guerre pratiquent la propagande*. Les civils sont très mal informés de ce qui se passe réellement sur le front. Les lettres des poilus sont bien souvent censurées*, les enfants à l'école reçoivent des cours et font des exercices orientés vers l'encouragement des soldats et les journaux mentent volontairement.
Lexique/
Propagande: tous les outils utilisés par un Etat pour propager une idée juste ou fausse dans la population de manière à ce que celle-ci la considère comme une vérité incontestable. Elle peut servir par exemple à rassurer une population ou justifier une politique. Elle est très utilisée en temps de guerre et dans les Etats dirigés par un gouvernement autoritaire.
Censure: un des outils possibles de la propagande utilisé par un Etat (ou plus largement une autorité) qui consiste à interdire la diffusion de certaines informations en les supprimant ou les modifiant. Les lettres des soldats envoyées à leurs familles où ils racontent leurs journées et leur difficultés sont par exemple censurées.
1.3 Quelles formes de violence les soldats subissent-ils au combat?
A partir d'août 1914, les pays en guerre mobilisent* de nombreux soldats venus du monde entier et notamment des colonies*, pour se battre sur les champs de bataille européens. A partir de 1915, durant des batailles qui durent de nombreux mois, les soldats se font face dans des tranchées*. Dans ces tranchées et surtout lorsqu'ils se lancent à l'assaut dans le "no man's land"(espace entre les deux tranchées adverses), ils font face à de nouvelles armes particulièrement meurtrières (gaz, obus, mitrailleuses, avions, char d'assaut entre autres). Les conditions de vie particulièrement difficiles sur le front* telles que les blessures, les maladies, la fatigue, le manque d'hygiène, de soins, la peur permanente et le courage qu’il faut pour surmonter tout cela font surnommer les soldats français les "poilus”.
Lexique/ Mobilisation : action de former une armée. Colonie : région du monde conquise et appartenant à un Etat désigné sous le nom de « métropole ». Les colonies des pays européens ont participé à la guerre au nom de leurs métropoles. Tranchée : système de couloirs et d’abris creusés dans le sol servant à protéger les militaires avant l’assaut. Front : lieu d’affrontement, d’opposition entre deux armées adverses.
1.4 Où et comment s’est déroulé le génocide des arméniens en 1915-1916?
La Première guerre mondiale ne se limite pas au front ouest ni aux militaires. De l’autre côté de l’Europe, dans l’Empire Ottoman, la violence prend également d’autres formes, notamment celle de l’extermination des arméniens par les ottomans, alliés des allemands. En 1915-1916, en effet, la minorité arménienne présente dans l’Empire ottoman, accusée de trahison et de complicité avec les russes (adversaires des ottomans pendant la guerre) est déportée, regroupée en camps de concentration ou massacrée sur ordre des autorités ottomanes. Le nombre de morts ou déportés, qui correspond à une très grosse part du peuple arménien (entre 800 000 et 1,5 millions de personnes) permet aujourd’hui de qualifier cet événement de génocide*, c'est-à-dire de volonté d’exterminer intentionnellement un peuple dans son ensemble, même si le terme n’existe pas encore à l’époque.
Lexique/ Génocide: un génocide est un acte "commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux", selon les termes de la convention des Nations unies (ONU) du 9 décembre 1948.
1.5 Quelles sont les différentes conséquences de la Première guerre mondiale?
Les conséquences humaines et matérielles
Neuf millions de personnes sont mortes sur les champs de batailles et le même nombre environ parmi les civils, la plupart issues des puissances centrales (Allemagne et Autriche-Hongrie) ou de la Triple Entente (France, Royaume-Uni, Russie).
Des villes et villages entiers ont été détruits à proximité des fronts comme Arras ou Lens en France.
Le bilan financier pour les pays européens est catastrophique, la plupart des pays en guerre (belligérants) sont ruinés et endettés.
Les conséquences culturelles
Les sociétés européennes sont profondément modifiées du fait notamment de l’importance du travail des femmes dans tous les secteurs pendant la guerre et de la réinsertion des « gueules cassées » (invalides de guerre) à l'issue de celle-ci.
La violence de la guerre qui est allée jusqu’à provoquer des mutineries de soldats (refus d'aller au combat) et même des automutilations (blessures volontaires) pour quitter le front entraîne un dégoût tel de la guerre que l’on surnomme cette guerre « La der des der » (la dernière des dernières).
Les allemands supportent très mal la rigueur du traité de Versailles. Ils le surnomment le « Diktat » et ils l'estiment profondément injuste. Cet état d'esprit contribue quelques années plus tard à permettre le développement d'une volonté de vengeance.
Les conséquences diplomatiques
La guerre entraîne également la diminution du rôle international de l’Europe au profit des Etats-Unis dont l’entrée dans la guerre a entraîné la victoire de la Triple Entente.
Les traités de paix signés entre les vainqueurs et chacun des vaincus séparément modifient profondément les frontières de l’Europe. Ces traités créent de nouveaux Etats issus de la disparition de l’Empire Austro-Hongrois (Autriche, Hongrie, Tchécoslovaquie, Yougoslavie) et de l’Empire Russe (Lituanie, Estonie, Lettonie, Pologne, Finlande) et des territoires sont pris à l’Allemagne par la France (Alsace-Lorraine) et à l’ancienne Autriche-Hongrie par l’Italie et la Roumanie.
Le traité de Versailles (28 juin 1919) crée la Société Des Nations (SDN) sur une idée du président américain Wilson. Elle est censée assurer la paix dans le monde mais ne connaît pas le succès dans les années suivantes. Dans ce texte, les allemands reconnaissent aussi être responsables du déclenchement de la guerre, acceptent d’être presque complètement démilitarisés et en partie occupés, de perdre des territoires et de rembourser les dommages infligés aux pays vainqueurs.
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2.1 Que se passe-il après la Première guerre mondiale en Russie, Allemagne, France?
En 1918, la Première guerre mondiale s’achève mais tous les pays en guerre ne la finissent pas dans les mêmes conditions et cela entraîne des évolutions différentes dans les pays impliqués dans les années 1920 puis 30. Cette fiche doit vous permettre d’avoir les bases pour comprendre ces évolutions en Russie (URSS à partir de 1922), Allemagne et France dans la période qui sépare les deux guerres mondiales (1918-1939).
* Mots présents dans le lexique en fin de page ou personnage présents en photo sous le cours
En Russie/ Période 1917-1924/ Révolutions et Etat communiste*.
De 1914 à 1917, l’Empire Russe se bat aux côtés de la France et du Royaume-Uni contre les puissances centrales (Allemagne et Autriche-Hongrie). En février-mars 1917, cependant, le Tsar (empereur de Russie) Nicolas II est renversé par une révolution communiste* menée par le parti des mencheviks. Un gouvernement provisoire est mis en place mais celui-ci continue la guerre. C’est la fin de l’Empire russe.
En octobre 1917, une seconde révolution a lieu et renverse le gouvernement provisoire. Le parti bolchevik, mené par Lénine* prend le pouvoir. La Russie se retire de la guerre et signe un traité de paix séparée avec l’Allemagne à Brest-Litovsk le 3 mars 1918.
Lénine* souhaite créer un Etat communiste*. Cependant, le pays est en guerre civile (entre russes) et la situation économique est particulièrement difficile. En 1922, l’Union des Républiques Socialistes soviétiques (URSS)* est créée mais le pays connaît une forte famine (les russes ne peuvent plus se nourrir). En 1924, Lénine* meurt et Staline* lui succède.
En Allemagne/ Période 1918-1933/ Défaite et crises économiques, politiques et sociales
L’Allemagne des années 1920 est marquée par la mise en place difficile de la République de Weimar* qui a succédé à l’Empire allemand, une grave crise économique en 1923 puis 1929 et enfin un ressentiment très fort contre le traité de Versailles (le Diktat*).
Le parti National-Socialiste (Nazi* ou NSDAP) d’Adolf Hitler* se développe à cette période avec un programme basé sur la promesse d’une reprise économique et d’une future revanche sur le Diktat*.
En 1932, alors que le nombre de chômeurs atteint près de 6 millions, le parti nazi* devient le plus puissant du pays. Le 30 janvier 1933, Hitler*, chef de ce parti, est nommé chancelier (chef de l’éxécutif) par le président Hindenburg.
En France/ Période 1918-1936/ Victoire, pacifisme et crises sociales, économiques et politiques
La France sort victorieuse de la guerre et se reconstruit dans les années 1920. Beaucoup de français ne souhaitent pas une nouvelle guerre (pacifisme) malgré les tensions qui peuvent naître dès le début des années 30.
La crise économique et sociale entraîne durant les années 30 la montée en puissance du parti communiste* français (PCF) à l’extrême gauche et de ligues comme les Croix de feu ou l’Action française à l’extrême droite. Le 6 février 1934, les ligues d’extrême droite organisent une immense manifestation à Paris pour montrer leur puissance.
En réaction, les partis de gauche fondent l'année suivante le « Front populaire ». Le Front populaire assemble les trois grands partis de gauche dont le point commun est de s’opposer aux idées des ligues d’extrême droite : le Parti Communiste* Français (PCF), la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) et le Parti Radical. Leur programme « Pain, Paix et Liberté » axé autour de la volonté de résoudre les crises économiques et sociales et de la défense de la démocratie et de la paix leur permet d’être élus aux élections législatives de 1936. Léon Blum*, chef de la SFIO devient alors président du conseil.
Lexique de base pour comprendre cette fiche et le chapitre Communisme : ensemble d’idées politiques (doctrine) initié au XIXè siècle par les allemands Marx et Engels. Il consiste en particulier à supprimer l’organisation de la société en classes sociales (fin de la domination des patrons sur les ouvriers) et à mettre en place une économie socialiste, donc basée sur la mise en commun des moyens de production (usines, champs, outils…) et le partage des richesses produites entre tous. En 1917, deux partis communistes existent en Russie (Mencheviks et bolcheviks). Après octobre 1917, seul le parti bolchevik dirigé par Lénine* perdure et devient synonyme de communiste. Des partis communistes naissent partout en Europe.
Nazisme : nom donné aux idées (doctrine) défendues par Hitler* et son parti notamment dans le livre « Mein Kampf » (“Mon combat”) écrit par Hitler* en 1925. Il donne son nom au parti nazi dirigé par Hitler* qui est aussi nommé parti national-socialiste ou NSDAP.
République de Weimar : république mise en place en 1919 en Allemagne.
Diktat : surnom donné par les allemands au traité de Versailles de 1919 qui les condamne à de lourdes amendes et à être seuls responsables de la Première guerre mondiale.
URSS: Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Etat communiste créé en 1922 par Lénine* et rassemblant la Russie et les territoires voisins sous un régime autoritaire.
Chronologie 1917: révolutions russes/ 1919: traité de Versailles (Diktat*)/ 1922: création de l’URSS*/ 1924: mort de Lénine* et arrivée de Staline* au pouvoir en URSS*/ 1929: crise économique mondiale/ 1933: Hitler* arrive au pouvoir en Allemagne/ 1934: manifestation des ligues d’extrême-droite à Paris/ 1936: arrivée au pouvoir du Front Populaire en France
2.2 Comment le parti bolchevique, dirigé par Lénine, impose-t-il son pouvoir sur la Russie après la révolution de 1917 ?
En 1917, l'Empire russe est en guerre depuis trois ans déjà. La population souffre à la fois de la guerre en elle-même mais aussi de la pauvreté et du gouvernement autoritaire du Tsar. En février, une révolution a lieu qui entraîne la chute du tsar et la mise en place d'un gouvernement provisoire dans le but de mettre fin à cette situation. Pourtant, en octobre de la même année, une seconde révolution, menée par Lénine et les bolcheviques renverse le gouvernement provisoire et installe un régime communiste. Pourquoi cette deuxième révolution? Comment se déroule-t-elle? Quelles sont ses conséquences pour la Russie?
La révolution d'octobre est organisée par Lénine et les bolcheviques. D'une part, ils estiment que le gouvernement provisoire n'a rien fait pour améliorer la situation en n'arrêtant pas l'intervention de la Russie dans la guerre. D'autre part, ils veulent mettre en place un régime communiste en Russie. De ce fait, d'immenses grèves et manifestations ont lieu dans les grandes villes russes jusqu'à la prise de pouvoir par Lénine.
Une fois au pouvoir, Lénine et les bolcheviques prennent plusieurs décisions immédiatement. Tout d'abord, ils stoppent l'intervention russe dans la guerre et négocie la paix (traité de Brest-Litovsk mars 1918). Ensuite, ils posent les bases d'un régime communiste en supprimant la propriété foncière privée. Les terres deviennent désormais la propriété commune de tout le peuple russe. A cela s'ajoute des mesures plus autoritaires comme la censure de la presse pour limiter l'influence de l'opposition.
En effet, la mise en place d'un régime communiste suppose la dictature du prolétariat comme préalable à l'égalité de tous. Il faut donc que le prolétariat (les ouvriers) impose son régime à ceux qui possèdent (les capitalistes) si besoin est par la force. Le gouvernement communiste est donc avant tout dès le départ un gouvernement autoritaire qui doit faire face à une guerre civile pour imposer ses idées.
Les révolutions de 1917 en Russie ont donc des conséquences majeures puisqu'elles transforment un empire gouverné par un tsar autoritaire en une dictature communiste dirigée par Lénine. Elles transforment définitivement le visage de la Russie et mettent en place un régime qui va avoir une importance forte dans le monde durant le vingtième siècle.
2.3 Que fait Staline pour transformer l’URSS en un Etat communiste?
Après la révolution d’Octobre 1917, Lénine prend la direction du pays. Il souhaite créer un Etat communiste, donc sans classes sociales (fin de la domination des patrons sur les ouvriers) et une économie socialiste, donc basée sur la mise en commun des moyens de production (usines, champs, outils…). Cependant, le pays est en guerre civile et la situation économique est particulièrement difficile. En 1922, l’Union des Républiques Socialistes soviétiques (URSS) est créée mais le pays connaît une forte famine. En 1924, Lénine meurt et Staline lui succède. Staline poursuit la politique initiée par Lénine. Le premier plan quinquennal qui débute en 1929nationalise les industries et donne la priorité à l’industrie lourde pour moderniser l’économie soviétique. Les terres agricoles sont collectivisées (kolkhose, sovkhose) et la propriété privée est supprimée. Enfin, le parti communiste devient le seul parti autorisé. Ces réformes ne se font pas sans violence (les koulaks notamment sont traités très durement) et une propagande importante. Néanmoins, les effets de la politique Stalinienne sont inégaux : si des progrès sont bien constatés dans les domaines de l’industrie lourde (sidérurgie, énergie…) et si les campagnes se modernisent (apparition des machines agricoles), la majorité de la population reste très pauvre et les opposants au régime sont très nombreux, incitant Staline à mettre en place un régime de terreur.
LexiqueCommunisme : Doctrine politique initiée au XIXè siècle par les allemands Marx et Engels consistant à mettre en commun les moyens de productions agricoles et industriels et en partager les fruits en mettant fin à la propriété privée. Collectivisation : action de supprimer la propriété privée des moyens de productions (champs, outils, animaux, usines…). Ceux-ci deviennent alors une propriété collective. Kolkhose : exploitation agricole où les terres, les outils, les animaux, la main d’œuvre sont mis en commun dans une exploitation collective. Sovkhose: grande exploitation agricole qui appartient à l’Etat et dans laquelle les paysans sont salariés et ne sont pas propriétaires des terres. Koulak : à l’origine, avant la révolution, un koulak est un paysan aisé. A partir de la collectivisation, ce terme change de sens et désigne tous les paysans qui résistent à la collectivisation. Goulag : camps de travail forcé dans lesquels sont envoyés les opposants à Staline, notamment ceux qui refusent de céder leurs propriétés privées. Ils se trouvent généralement dans des régions au climat et aux conditions de travail très difficiles. Plan quinquennal : politique économique fixant des objectifs sur les cinq prochaines années. Le premier plan quinquennal soviétique date de 1929.
2.4 Pourquoi dit-on de l’Allemagne nazie qu’elle est un Etat raciste et antisémite?
L’Allemagne des années 1920 est marquée par la mise en place difficile de la République de Weimar, une grave crise économique en 1923 puis à partir de 1929 et enfin un ressentiment très fort contre le traité de Versailles (le Diktat). Le parti National-Socialiste (Nazi ou NSDAP) se développe à cette période avec un programme basé sur la promesse d’une reprise économique et d’une future revanche sur le Diktat. En 1932, alors que le nombre de chômeurs atteint près de 6 millions, le parti nazi devient le plus puissant du pays. Le 30 janvier 1933, Hitler, chef de ce parti, est nommé chancelier par le président Hindenburg. Dès le mois suivant, Hitler accuse les communistes, ses principaux adversaires d’avoir incendié le Reichstag (assemblée nationale allemande) le 27 février 1933. Il en profite dans les semaines suivantes pour limiter fortement les libertés d’opinion et d’expression en vue de réprimer ce type d’acte. Un mois plus tard, Hitler peut décider seul des lois mises en place sans tenir compte de la constitution et enfin, en juillet, le parti nazi devient parti unique en Allemagne. Le 2 août 1934, la mort du président Hindenburg laisse Hitler seul au pouvoir et l’Allemagne fonctionne alors selon le principe « Ein Volk, ein Reich, ein Führer » (un peuple, un empire, un guide) . A partir de ce moment, le régime allemand base son fonctionnement sur le racisme et l’antisémitisme dont Hitler avait fait part dès 1925, dans « Mein Kampf » (« mon combat »). Selon lui, les êtres humains sont divisés en « races » dont la meilleure est la race « aryenne » ou race supérieure dont font partie les allemands et dont la pureté doit être conservée. Il considère donc que tous les territoires où se trouvent des allemands (l’Autriche par exemple) doivent faire partie du Reich (pangermanisme, espace vital) et surtout que la « race juive», la plus dangereuse pour la population allemande doit être lourdement encadrée.Dès 1935, les premières lois antisémites, dites « Loi de Nuremberg » sont donc mises en place. Elles sont renforcées par les ordonnances de 1938 qui obligent notamment à mentionner le terme « Juif » sur les pièces d’identités. Les 9-10 novembre 1938 a par ailleurs lieu la « Nuit de cristal » durant laquelle les appartements et magasins juifs sont saccagés sur ordre d’Hitler et 20 000 juifs arrêtés.
Lexique
Nazisme : nom donné aux idées défendues par Hitler et son parti et formulées notamment dans « Mein Kampf » en 1925. Le parti nazi est aussi nommé parti national-socialiste ou NSDAP. Racisme : doctrine (ensemble d’idées) consistant à classifier les êtres humains en races plus ou moins estimables (races supérieures et inférieures) qui s’accompagne de la haine et de l’oppression des races dites « inférieures ». Antisémitisme : haine dirigée envers les personnes de religion juive. République de Weimar : nom donné à la république mise en place en 1919 en Allemagne Diktat : surnom donné par les allemands au traité de Versailles de 1919.
2.5 Pourquoi peut-on qualifier l’Allemagne nazie et l’URSS de Staline d’Etats totalitaires?
En principe, le régime communiste mis en place en URSS par Staline (1924-1953) est très différent du régime nazi mis en place par Hitler en Allemagne (1933-1945) puisque l’un est basé sur l’égalité de tous tandis que l’autre s’appuie sur la supériorité d’une partie de la population par rapport aux autres. Dans les faits, pourtant, ces deux régimes reposent sur le même principe appelé le « totalitarisme » En effet, Staline comme Hitler visent à encadrer la population et en particulier la jeunesse. Les deux chefs d’Etats pratiquent donc une propagande presque permanente et se mettent en scène le plus possible. Le culte de la personnalité (ou culte du chef) se retrouve donc tout autant en URSS (Staline se fait surnommer le « petit père des peuple » montrant ainsi une image protectrice) qu’en Allemagne (« Führer » signifie le guide, le chef) et dans les deux cas l’art sous toutes ses formes (cinéma, peinture, poésie, architecture…) va être utilisé pour glorifier le chef de l’Etat et à travers lui le régime qu’il a mis en place. Les artistes vont être très encadrés (le cinéaste Eisenstein en URSS par exemple), certains encouragés et soutenus par l’Etat (en Allemagne, le sculpteur allemand Arno Breker, la cinéaste Léni Riefenstahl ou l’architecte Albert Speer par exemple) et d’autres au contraire interdits (le cinéaste Fritz Lang, l’auteur de Théâtre Berthold Brecht, le romancier Stephan Zweig en Allemagne par exemple), les nazis désignant par exemple l’expressionnisme d’Otto Dix comme un « art dégénéré » ou pratiquant les autodafés (incendies de livres interdits). Cette volonté d’encadrer la culture se retrouve également dans l’éducation : les « jeunesses hitlériennes » en Allemagne tout comme les « jeunesses communistes » en URSS, la pratique de la censure ou même les programmes scolaires ont pour objectif à la fois d’occuper et d’éduquer les enfants et les adolescents mais également de les embrigader dès leur plus jeune âge. Hitler tout comme Staline ont par ailleurs éliminé leurs adversaires et mêmes leurs anciens alliés. Dès son arrivée au pouvoir Hitler élimine les communisteset impose le parti nazi comme parti unique. Durant ses premières années au pouvoir, Hitler change également d’hommes de confiance : les SA (section d’assaut), sa garde personnelle depuis les années 1920 sont massacrés durant la « nuit des longs couteaux » (29-30 juin 1934) et remplacés par les SS (« sections de sécurité »). En URSS, Staline n’a pas besoin d’éliminer de parti adverse car le parti communiste est déjà parti unique à son arrivée. Il élimine cependant les communistes qui pourraient le concurrencer tel Trotsky (exclu du parti en 1927) puis de nombreux dirigeants et chefs militaires lors des Grands procès de Moscou (1936-1938). Tout comme Hitler, Staline n’accepte en effet pas l’opposition et on parle à cette période de « terreur » stalinienne. En Allemagne comme en URSS, ces mesures ne sont possibles que grâce à l’existence d’une police politique (NKVD en URSS, Gestapo en Allemagne) chargée de surveiller la population et d’éliminer les opposants ainsi que par la création de camps de travail forcé situés dans des régions reculées (Goulag en URSS, camp de concentration tel Dachau en Allemagne) où Staline envoie des koulaks ou des ouvriers récalcitrant tandis qu’Hitler élimine les communistes et tous ceux qui pourraient nuire à l’expansion de la race aryenne. Dix-huit millions de personnes auraient ainsi été déportées au goulag sous Staline. Lexique
Staline au pouvoir 1924-1953/ Hitler au pouvoir 1933-1945 Régime totalitaire : régime politique dans lequel l’Etat contrôle l’ensemble des activités de la population grâce à la propagande, à une police politique, à l’encadrement de la jeunesse et à la mise en place de sanctions lourdes pour les opposants. Ce régime s’accompagne également du culte de la personnalité du chef. Propagande : action de contrôler les médias (journaux par exemple) pour faire accepter certaines idées par tous. Culte de la personnalité : Situation dans laquelle le chef de l’Etat est glorifié à travers les arts, la presse…Il devient alors aux yeux de la population l’égal de Dieu (d’où le terme culte) et aucune opposition n’est alors possible.
2.6 Comment le Front Populaire fait-il face aux crises des années 1930 en France?
Les crises économiques (faillites d’entreprises) et sociales (chômage) entraînent durant les années 1930 la montée en puissance du parti communiste français (PCF) à l’extrême gauche et de ligues nationalistes et antiparlementaires comme les Croix de feu ou l’Action française à l’extrême droite. Le 6 février 1934, les ligues d’extrême droite organisent une immense manifestation à Paris pour montrer leur puissance. En réaction, les partis de gauche fondent l'année suivante le « Front populaire ». Le Front populaire assemble les trois grands partis de gauche dont le point commun est de s’opposer aux idées des ligues d’extrême droite : le Parti Communiste Français (PCF) dirigé par Maurice Thorez, la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) dirigée par Léon Blum et le Parti Radical dirigé par Daladier. Leur programme « Pain, Paix et Liberté » axé autour de la volonté de résoudre les crises économiques et sociales et de la défense de la démocratie et de la paix leur permet d’être élu aux élections législatives de 1936. Léon Blum devient président du conseil mais les communistes refusent de participer au gouvernement. De nombreuses grèves se déclenchent dans toutes la France et des usines sont occupées. Pour répondre à cette crise sociale plusieurs réformes sont mises en place : Le 5 juin 1936, la semaine de 40 heures, la mise en place des conventions collectives dans les entreprises et deux semaines de congés payés par an sont accordés aux travailleurs et le 7 juin 1936, les « accords Matignon » décident la mise en place des délégués du personnel dans les entreprises, l’augmentation des salaires et la nationalisation de plusieurs sociétés (création de la SNCF par exemple). Ces grandes réformes ne sont malheureusement pas suffisantes pour résoudre la crise économique qui touche la France et très rapidement, la politique du Front Populaire est contestée. De plus, les partis qui le constituent ne sont pas d’accord sur la politique extérieure à poursuivre, en particulier concernant la guerre d’Espagne. Le Front populaire est dissous en 1938.
Chapitre 3/ La deuxième guerre mondiale, une guerre d'anéantissement
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3.1 Quelques repères chronologiques
1er septembre 1939 Hitler déclenche une attaque contre la Pologne.
7 décembre 1941 L'attaque japonaise sur la base américaine de Pearl Harbor à côté d'Hawaii déclenche l'entrée en guerre des Etats-Unis.
juillet 1942-février 1943 Bataille de Stalingrad
4-11 février 1945 Conférence de Yalta entre Churchill (Royaume-Uni), Roosevelt (Etats-Unis) et Staline (URSS)
8 mai 1945 Capitulation de l’Allemagne
6 et 9 août 1945 Bombes atomiques américaines sur les villes japonaises Hiroshima et Nagasaki.g
3.2 Einsatzgruppen, camps de concentration et centres d’extermination
Des camps de concentration existaient en Allemagne depuis 1933 . De nouveaux sont installés durant la guerre 1939-45 en Allemagne et dans les pays occupés (Struthof en Alsace, Mauthausen en Autriche, Dora en Allemagne…) pour accueillir les civils arrêtés par les SS ou la Gestapo. Résistants, communistes, homosexuels y travaillent jusqu’à épuisement. Par ailleurs, partout en Europe, les juifs sont persécutés et des lois antisémites sont appliquées. En Pologne, ils sont même rassemblés dans des ghettos. En 1942, Hitler met en place la « solution finale » qui consiste à exterminer complètement le peuple juif (« génocide », « Shoah »). Le peuple tzigane fait aussi partie des peuples à éliminer selon Hitler. Pour atteindre cet objectif, sur le front de l'est des Einsatzgruppen (militaires chargés d'éxécuter des civils) puis plus tard en Pologne des camps d’extermination sont mis en place. Les prisonniers y sont gazés dès leur arrivée. Ils sont parfois couplés à un camp de concentration (Auschwitz-Birkenau, Maidanek) et on y envoie ceux dont la force de travail est la moins efficace (femmes, enfants, personnes âgées, malades…).
3.3 Une bataille violente, idéologique et un tournant de la guerre : la bataille de Stalingrad
En 1942, les forces de l’Axe (Allemagne et ses alliés) dominent l’Europe entière*. Hitler donne l’ordre de piller toutes les ressources des pays occupés (matières premières, main d’œuvre, industrie, produits alimentaires…) pour satisfaire aux besoins de la guerre. Partout dans les pays occupés et même en Allemagne, des groupes de résistance à Hitler s’organisent plus ou moins efficacement. Mais le tournant de la guerre en Europe et le symbole à la fois de la résistance à Hitler et de la guerre idéologique à outrance reste la bataille de Stalingrad.
Maîtrisant le front Ouest, Hitler décide donc en juin 1941 de rompre son accord avec Staline et de déclencher « l’opération Barbarossa »qui consiste à attaquer son ancien allié l’URSS. Après des victoires en 1941, l’armée allemande (Wehrmacht) s’attaque à Stalingrad en Juin 1942. L’attaque éclair (Blitzkrieg) pratiquée par les allemands depuis le début de la guerre est un échec. La résistance s’organise et la ville tout entière devient un champ de bataille. Avec l’arrivée de l’automne puis de l’hiver, un équipement inadapté au froid russe pour les allemands et les difficultés d’approvisionnement en vivres et en munitions, la bataille s’éternise et ne prend fin que lorsque les soviétiques font appel à des troupes extérieures à la ville pour attaquer les allemands à revers. La bataille de Stalingrad (juillet 1942-février 1943) a fait 1,5 millions de morts ou blessés ainsi que de très nombreux prisonniers allemands. Elle est probablement la bataille la plus violente de la seconde guerre mondiale mais également celle ou la portée idéologique est la plus forte : deux totalitarismes se sont affrontés et si les nazis perdent de leur influence et ensuite la guerre suite à la retraite d’URSS, l’URSS de Staline débute à cette date une avancée pour libérer l’Europe de l’ouest. Cet événement a non seulement des conséquences immédiates sur le déroulement de la guerre mais a également une incidence très forte sur les quarante années suivantes (la guerre froide).
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4.1 Collaborer ou résister: la France en 1940
Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne.
10 mai-22 juin 1940/ Après une phase calme intitulée la "drôle de guerre"débute la bataille de France qui aboutit à la "débâcle" et à la défaite de la France.
16 juin 1940, le Maréchal Pétain, vainqueur de Verdun, devient président du conseil.
22 juin, l'armistice est signée à Rethondes (là où avait été signé l'armistice de 1918) alors que l'Allemagne occupe Paris. Le rôle militaire officiel de la France dans la seconde guerre mondiale est achevé à cette date. La France est alors divisée en trois parties. La partie nord est directement occupée par les allemands, la partie sud nommée "régime de Vichy" du nom de sa capitale est gérée par le Maréchal Pétain et conserve une certaine autonomie. Ces deux zones sont séparées par la ligne de démarcation dont le passage est surveillé par les allemands. L'Alsace, reprise par les français aux allemands en 1918, elle, est directement et symboliquement réintégrée au Reich allemand. Les populations du nord de la France fuient en grand nombre l’avancée, allemande en allant vers le sud, c’est l’exode.
Repères chronologiques (brevet) - régime de Vichy : 1940-1944 - appel du général de Gaulle : 18 juin 1940
4.2 La France de Vichy: collaboration et Révolution nationale
Parmi les Etats occupés, la France occupe un statut particulier depuis juin 1940. Cela ne l'empêche pas de subir des restrictions (ticket d'alimentation, “erzatz” mot allemand désignant des produits qui remplacent les produits habituels) mais permet à Pétain et son gouvernement d'enclencher une politique autonome tout en collaborant avec l'Allemagne. Dès fin 1940, en effet, le régime de Vichy lance une politique de « Révolution nationale » dont la devise est « travail, famille, patrie ». Un statut des juifs est par ailleurs voté et ils sont exclus de nombreuses professions. A partir de 1942, les juifs doivent porter l’étoile jaune et la police française collabore avec l’armée allemande (rafle du Vel d’Hiv’ 16-17 juillet 1942). Par ailleurs, de nombreux jeunes français sont envoyés en Allemagne pour travailler à partir de 1943 (STO – Service du Travail Obligatoire). En novembre 1942, suite au débarquement allié en Afrique du nord, l'Allemagne prend la décision d'occuper conjointement avec l'Italie l'ensemble de la France sans plus tenir compte de la distinction Zone occupée/Zone libre et de la ligne de démarcation. Le régime de Vichy continue cependant d'exister jusqu'à la libération de la France en 1944 mais avec beaucoup moins d'autonomie.
4.3 Résister à l’Allemagne nazie
Partout dans les pays occupés et même en Allemagne, des groupes de résistance à Hitler s’organisent plus ou moins efficacement. En France, celle-ci débute dès le 18 juin 1940 avec l’appel du général de Gaulle à la BBC depuis Londres. A cette date, il devient le représentant de la France libre même si les mouvements de résistance sont rares et peu liés entre eux. Par la suite, la résistance intérieure s’organise et de nombreux mouvements de résistance (maquis) se forment en 1941-42 jusqu’à parfois former des réseaux comme par exemple « Combat » dirigé par Henri Frenay ou « Libération-sud » auquel participe Lucie Aubrac. En 1943, Jean Moulin est chargé par De Gaulle de les unifier en une seule organisation intitulée tout d'abord MUR (mouvement uni de la résistance) puis CNR (conseil national de la résistance). L’année suivante, les FFI (Forces françaises de l’intérieur) regroupent toutes les résistances françaises armées qu'elles soient gaullistes, communistes ou d'autres tendances politiques. En 1944, les mouvements de résistance français contribuent largement à la libération de la France, en particulier celle de Paris (25 août 1944), contribuant ainsi à l'image d'une France qui se serait en grande partie libérée par elle même comme évoqué dans le discours du général de Gaulle.
Chapitre 5/ Un monde bipolaire au temps de la guerre froide (1947-1989)
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5.1 L’Europe à la fin de la seconde guerre mondiale
La seconde guerre mondiale a fait près de 60 millions de morts dont une grande partie de civils. Certains pays (Pologne, URSS, Yougoslavie) sont particulièrement touchés. Tous les pays d’Europe sont à reconstruire : les bombardements ont rasé des villes entières en France comme en Allemagne. A Yalta en Février 1945 puis à Postdam en juillet 1945, deux conférences réunissent l’URSS (Staline), les Etats-Unis (Roosevelt puis Truman) ainsi que le Royaume-Uni (Churchill). Elles réorganisent l’Europe : la Pologne est déplacée vers l’ouest, prenant du territoire à l’Allemagne et en cédant à l’URSS, l’Allemagne est divisée en quatre zones occupées et gérées par l’URSS, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France. Par ailleurs, hors d’Europe, le Japon, allié de l’Allemagne est occupé par les forces américaines. La libération des camps entraîne également une remise en question des idées de la population. Cette remise en cause est renforcée par les procès de Nuremberg (novembre 1945-octobre 1946) qui jugent les criminels de guerre nazis et en condamnent certains pour crime contre l’humanité.
5.2 1947 : les origines de la guerre froide
A l’issue de la guerre, l’Europe a été libérée par deux états aux modèles politiques opposés. Dès 1947, cette situation entraîne donc une rupture profonde au sein de l’Europe entre, d’un côté les partenaires des Etats-Unis et de l’autre les alliés de l’URSS. En effet, Harry Truman, président des Etats-Unis cherche à lutter contre l’extension du communisme (endiguement). La « doctrine Truman » part du principe que le communisme ne peut s’installer que dans les pays en difficultés économiques : dès 1947, il met donc en place un programme d’aide financière aux pays européens pour reconstituer leur économie, le « Plan Marshall ». De son côté, l’URSS développe quant à elle la « Doctrine Jdanov » qui consiste à s’opposer aux américains en soutenant tous les mouvements révolutionnaires visant à installer une démocratie populaire, c'est-à-dire un régime communiste. Cela aboutit à la division de l’Europe en deux « blocs » : d’un côté, les démocraties libérales soutenues par les américains financièrement par le plan Marshall et militairement par la suite par l’OTAN (organisation du traité de l’Atlantique Nord, 1955). De l’autre, les démocraties populaires soutenues par l’URSS et intégrées au CAEM (conseil d’assistance économique mutuelle, 1949) et au pacte de Varsovie (1955).Dès 1947, l’Europe est donc symboliquement séparée par un « rideau de fer » comme l’avait indiqué Churchill un an plus tôt.
5.3 Les différents aspects de la guerre froide, à Berlin et ailleurs
La « guerre froide » est surnommée ainsi car il n’y a jamais de conflit armé massif entre les deux camps. Cela n’empêche que cette opposition a entraîné de nombreux affrontements diplomatiques entre les deux blocs. Le lieu le plus symbolique de ces affrontements est sans doute l’Allemagne et plus précisément Berlin. En 1945, en effet, à l’issue de la guerre, l’Allemagne est divisée en quatre zones distinctes administrées par les Etats-Unis, l’URSS, le Royaume-Uni et la France. Berlin, la capitale, située dans la partie soviétique, est divisée de même. Très rapidement, les zones américaines, britanniques et françaises fusionnent et seule la partie soviétique reste autonome. La division de l’Allemagne et de Berlin entraîne de multiples frictions. En juin 1948, les soviétiques débutent le blocus de Berlin c'est-à-dire qu’ils empêchent les pays occidentaux de ravitailler Berlin. Cette crise dure jusqu’en mai 1949 et ne se résout que grâce à un pont aérien américain. Elle est à l’origine de la division de l’Allemagne en deux Etats (République Fédérale Allemande (RFA) à l’Ouest créée en mai 1949 et République Démocratique Allemande (RDA) à l’est créée en octobre 1949) et de Berlin en deux parties Berlin-Ouest et Berlin-Est. En Août 1961, un mur est d’ailleurs construit par les soviétiques tout autour de Berlin-Ouest (mur de Berlin) pour l’isoler du reste de la RDA et empêcher l’émigration des allemands de l’Est vers l’Ouest. La guerre froide marque l’organisation du monde de 1949 à 1990-91. Tout au long de la période, des conflits éclatent partout dans le monde : Coup de Prague en 1948 puis prise de pouvoir de Mao en Chine soutenu par les soviétiques, guerre de Corée (1950-53), crise des fusées de Cuba (1962). Cette dernière crise est d’ailleurs particulièrement symbolique de la guerre froide : Cuba est une île au sud des Etats-Unis dotée d’un Etat communiste dirigé par Fidel Castro et opposée à la politique américaine. Alors que les Etats-Unis ont tenté de renverser Castro (débarquement de la baie des cochons, 1961), l’URSS fait installer des missiles nucléaires dirigés vers les Etats-Unis à Cuba tandis que les Etats-Unis font de même avec des missiles dirigés vers l’URSS en Europe. La crise, qui aurait pu aboutir à une guerre, s’achève par un retrait des missiles d’un côté comme de l’autre. La guerre froide se manifeste également dans d’autres domaines : concurrence pour la course à l’espace entre l’URSS (1er vol humain dans l’espace en 1961) et les USA (premiers hommes à marcher sur la lune en 1969), concurrence sportive (boycott américain des JO de Moscou en 1980 et soviétique des JO de Los Angeles en 1984).
Dans les années 60-70, les relations Est/Ouest restent conflictuelles mais se détendent. Enfin, en 1985 le président Gorbatchev entame une politique de désarmement et cherche à clarifier la vie politique soviétique. C’est la Glasnost (tranparence) et la Pérestroïka (restructuration). L’URSS diminue la présence de ces armées et des révolutions éclatent en Europe : la Pologne, la Hongrie puis la Roumanie cessent d’être des démocraties populaires en 1988-89, le mur de Berlin chute le 9 novembre 1989 et l’Allemagne est réunifié en 1990, l’URSS cesse d’exister et devient la CEI en 1991. C’est la fin de la Guerre froide et il ne reste plus à cette date qu’une superpuissance : les Etats-Unis.
Chapitre 6/ Indépendances et construction de nouveaux États
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6.1 Les colonies en 1945
En 1945, les empires coloniaux français et britanniques sortent affaiblis de la seconde guerre mondiale. Ils ont perdu de leur prestige et ont eu besoin de l’aide de leurs colonies pour vaincre. Dès cette date, des mouvements nationalistes se développent en Asie, encouragé d’une part par l’URSS et les Etats-Unis et d’autre part par la propagande anti-colonialiste menée par les japonais pendant la guerre. L’Asie puis l’Afrique vont donc connaître la décolonisation, mais celle-ci va prendre des formes différentes.
6.2 Les décolonisations pacifiques
Le premier exemple de décolonisation pacifique est celui de l’Inde. Le Royaume-Uni avait fait des promesses à l’Inde pendant la guerre suite au dialogue avec Gandhi. En 1947, elle lui accorde l’indépendance tout en conservant des relations étroites avec elle. L’année suivante ; l’Inde se sépare en deux (Inde, Pakistan) pour des raisons religieuses. Plus tard, en 1960, la France pratique de même avec la Tunisie, le Maroc et l’Afrique centrale. Elle leur accorde tout d’abord l’autonomie en 1960 (ils gèrent leur politique intérieure) puis l’indépendance.
6.3 Les décolonisations violentes
Si des indépendances sont négociées, d’autres sont violentes. C’est le cas en Asie de l’indépendance de l’Indochine (guerre de 1946-1954) par les français et de l’Indonésie (Indes néerlandaises) par les Pays-Bas. La guerre d’Algérie (1954-1962) est le conflit le plus important. Elle oppose la France et le FLN (front de libération nationale). L’Algérie est à l’époque composée de départements français, la France y a beaucoup d’intérêts économiques et une forte population. De plus l’opinion française est très divisée entre ceux qui veulent conserver l’Algérie à la France et ceux qui veulent son indépendance. L’indépendance est signée lors des accords d’Evian en 1962 après une guerre difficile. Les français d’Algérie (Pieds-noirs) reviennent en France. Dans les années 1970, les colonies portugaises du Mozambique et de l’Angola obtiennent également leurs indépendances par la force.
6.4 La naissance du Tiers-monde
En 1955, à Bandoung, en Indonésie, les anciennes colonies asiatiques (Inde, Indonésie, Philippines, Vietnam…) participent à une conférence qui donne naissance au tiers-monde. Ils se prononcent en faveur de la « liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes » et décident de ne pas choisir leur camp entre l’URSS et les Etats-Unis. C’est le non-alignement. L’Afrique, encore largement colonisée en 1955, est peu représentée à la réunion, mais rejoint le mouvement par la suite.
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7.1 De la CECA à la CEE
En 1951, sous l’impulsion des français Jean Monnet et Robert Schumann naît la CECA (communauté européenne du charbon et de l’acier) dans le but d’une part de mettre en commun les atouts de plusieurs pays européens et d’autre part d’éviter qu’une nouvelle guerre soit possible en Europe. Six pays s’associent (France, Italie, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas). En 1957, avec le traité de Rome, la CECA devient la CEE (communauté économique européenne).
7.2 Une union qui s’agrandit avec le temps
La CEE, née avec six Etats associés, en compte désormais 28 (ou plutôt 27 avec le départ du Royaume-Uni). Ces extensions se sont faites au fil du temps : Grande Bretagne, Irlande du Sud et Danemark en 1973, Grèce en 1981, Espagne et Portugal en 1986, Suède, Finlande et Autriche en 1995 et enfin Chypre, Malte, la Slovénie, la Pologne, la Hongrie, la République tchèque, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Slovaquie en 2004, la Roumanie et la Bulgarie en 2007 et la Croatie en 2013.
7.3 L’Union Européenne
Depuis 1992 (Traité de Maastricht) et la création du marché commun européen, la CEE est d’ailleurs devenue l’Union Européenne (UE). Cet élargissement ne s’est cependant pas fait de manière désordonnée. Les critères d’adhésion économique (endettement limité et marché libre) et politique (démocratie) sont précis et doivent être respectés. C’est ainsi que la Grèce, le Portugal ou l’Espagne ont du attendre d’être des démocraties pour intégrer l’Union, de même que les ex-pays communistes.
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8.1 L’Europe depuis 1991
Depuis 1991 et la chute du communisme, la géopolitique et l’économie mondiales se sont profondément modifiées. Tout d’abord, en Europe de l’est, le bloc communiste s’est disloqué, entraînant des révolutions (Roumanie), des guerres (Ex-Yougoslavie) et des modifications de frontières (réunification de l’Allemagne, division de la Tchécoslovaquie). Cela a permis dans le courant des années 2000 à plusieurs anciennes démocraties populaires d’entrer dans l’Union Européenne (Pologne, Roumanie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Estonie, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie, Bulgarie) dans le but d’accélérer leur développement économique.
8.2 Les Etats-Unis, seule superpuissance
Plus largement, dans le monde, la disparition de l’URSS a laissé les Etats-Unis comme seule superpuissance économique et diplomatique durant les années 1990, se plaçant ainsi comme acteur principal des conflits au Moyen-Orient (Conflit israëlo-palestinien, Guerres du Golfe) mais également comme principale cible des agressions terroristes au début des années 2000 (Destruction du World Trade center le 11 septembre 2001).
8.3 Les années 2000
Les années 2000 voient d’ailleurs l’émergence de nouvelles puissances économiques en Asie (Chine,Inde) mais également à un moindre degré en Amérique du Sud (Brésil) qui viennent contrebalancer ou compléter l’influence de la triade. On est donc passé d’un monde bipolaire durant la guerre froide à un monde multipolaire aujourd’hui. Des conflits sont d’ailleurs présents partout dans le monde : en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Afrique du Nord et en Afrique centrale. Ces conflits mêlent intérêts économiques (commerce, pétrole), conflits idéologiques (Dictature/Démocratie) et religieux (terrorisme islamiste) et entraînent des dissensions importantes entre les principaux acteurs de la diplomatie mondiale y compris au sein du conseil de sécurité de l’ONU.
Thème 3 Françaises et Français dans une République repensée
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9.1 Le GPRF
En 1944, les mouvements de résistance français contribuent largement à la libération de la France, en particulier celle de Paris (25 août 1944). En juin 1944, le général De Gaulle installe le Gouvernement provisoire de la République Française (GPRF) à Alger.
9.2 Le programme du CNR
Après la libération de Paris, ce gouvernement, composé de résistants, devient le gouvernement officiel de la France et va appliquer le programme du CNR (Conseil national de la Résistance) : celui-ci consiste à dissoudre les FFI et à leur proposer de s’engager dans l’armée pour continuer le combat, à juger et condamner les collaborateurs (épuration) mais aussi à poser les bases de la France d’après guerre en mettant fin au régime de Vichy (1940-44), en autorisant le vote des femmes (1944) et en créant la sécurité sociale (1945). Durant les années 1944-45 la France se libère également totalement de l’occupant allemand. Laval est condamné à Mort, Pétain à la prison.
Chapitre 10/ La Ve République, de la République gaullienne à l’alternance et à la cohabitation.
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10.1 La Quatrième République 1946-1958
La constitution de 1946 (IVè République) met en place un régime parlementaire dominé par les partis. Cette constitution, totalement en désaccord avec la vision politique du général De Gaulle (discours de Bayeux, 1946) entraîne d’ailleurs son retrait de la vie politique. Tout au long de cette République, les gouvernements, souvent constitués sur la base d’alliance de partis fragiles, sont très instables. Le sommet de cette instabilité est atteint à partir du moment où débute la guerre d’Algérie (1er Novembre 1954).
10.2 La Cinquième République: les années De Gaulle (1958-1969)
Le 13 mai 1958, le général de Gaulle, retiré de la politique depuis 1946, est appelé par des généraux à Alger pour régler le problème algérien : ce coup d’Etat se solde par la fin de la quatrième République et l’arrivée du général De Gaulle au poste de président du conseil.La Cinquième République naît cette même année, votée par référendum. De Gaulle est élu président. Le pouvoir présidentiel est d’ailleurs renforcé quatre ans plus tard par la décision par référendum d’élire le président de la République au suffrage universel direct. C’est de cette manière que De Gaulle est réélu en 1965. Il démissionne cependant quatre ans plus tard sans finir son mandat. Aux élections suivantes, son ancien premier ministre, Georges Pompidou, lui succède et conserve globalement la même ligne politique.
10.3 La Cinquième République depuis les années 1970
La politique française depuis le début des années 70 est surtout marquée par la faible croissance économique et l’apparition du chômage mais aussi par l’alternance politique. Si Valéry Giscard d’Estaing, président de 1974 à 1981, est un président de droite comme son prédécesseur Pompidou (1969-1974), ce n’est pas un Gaulliste. D’ailleurs, en 1976, Jacques Chirac, alors premier ministre et gaulliste, démissionne de son poste suite à des désaccords politiques avec le président. En 1981, François Mitterrand est le premier homme politique d’un parti de gauche (Parti socialiste) à devenir président de la Cinquième République. Il le reste jusqu’en 1995 après avoir été réélu en 1988 et avoir été le premier président de la république à gouverner sous un régime de cohabitation (Jacques Chirac, homme de droite est premier ministre d’un président de gauche de 1986 à 1988, de même qu’Edouard Balladur de 1993 à 1995). En 1995, enfin, Jacques Chirac est élu président, puis réélu en 2002. Il connaît lui aussi une période de cohabitation avec Lionel Jospin comme premier ministre. Par la suite, Nicolas Sarkozy dirige le pays de 2007 à 2012 avant qu’un président de gauche, François Hollande soit élu par les français en 2012. En 2017, C’est au tour d’Emmanuel Macron d’être élu avec un programme basé sur des positions plutôt centristes. Les quarante dernières années sont donc avant tout marquées par l’instabilité du choix des français dans la politique à suivre.
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11.1 Les années De Gaulle (1958-1969)
Les années de Présidence du général de Gaulle (1958-1969) sont marquées par la décolonisation (Fin de la guerre d’Algérie 1962, indépendance des colonies françaises d’Afrique ceentrale et de l’ouest), par la volonté de faire de la France une grande puissance indépendante (la France se dote de la bombe atomique, se retire de l’OTAN) et par une période de forte croissance économique du pays. En mai 1968, cependant, de nombreuses manifestations de mécontentement de la jeunesse et des ouvriers se déroulent néanmoins. De Gaulle est remis en question mais conserve le pouvoir jusqu’à sa démission l’année suivante.
11.2 Les années 1970 et 1980
A partir de 1974, la situation économique de la France est moins favorable car la croissance est plus faible. De 4% en 1975, le chômage passe à 12 % en 1994 et environ 10% aujourd’hui. De nombreuses réformes de la société sont mise en place sous les présidences de Valéry Giscard d’Estaing puis François Mitterrand telles que le passage de la majorité à 18 ans (1974), le droit à l’avortement (1975), l’abolition de la peine de mort (1982)…qui transforment énormément le visage de la société française et en particulier le statut des femmes dans la société.
11.3 Depuis les années 1990
La présidence de Jacques Chirac de 1995 à 2007 a continué ces transformations profondes de la société (loi sur la parité, pacte civile de solidarité (PACS)). Dans le domaine social, l’Etat met en place des structures d’aides (Augmentation du SMIC, création du revenu minimum d’insertion (RMI) et tente de minimiser les conséquences du chômage. La baisse de l’immigration et du nombre de naissances ainsi que l’augmentation de l’espérance de vie entraînent un très fort vieillissement de la population (« papy-boom ») qui pose de graves problèmes dans le domaine social (retraites) et médical.