L'histoire commence en 1688. Edward Lloyd ouvre un café en plein coeur du quartier des affaires de la City, non loin des docks de la Tamise. Très en vogue dans la seconde moitié du xviie siècle - la capitale en compte alors des centaines -, ces lieux permettent aux entrepreneurs, marchands et banquiers d'échanger et de conclure des affaires en toute convivialité. Edward Lloyd s'efforce d'attirer la clientèle des marchands, en lui fournissant des informations sur les déplacements des bateaux de sa gracieuse majesté, Elisabeth Ie. (...) Le café d'Edward Lloyd devient un lieu où les marchands s'assurent ponctuellement les uns les autres. Mais ce n'est qu'après sa mort, en 1713, qu'un marché régulier d'assurances se mettra peu à peu en place.(...) Le 13 décembre 1772, 79 marchands, courtiers et souscripteurs s'associent pour former un club plus fermé. Prix d'entrée : 100 livres par personne. Les bailleurs de fonds sont de riches particuliers qui engagent toute leur fortune en souscrivant des polices (d'assurance) en responsabilité illimitée. En leur nom, les souscripteurs acceptent des risques de clients et de courtiers. Deux ans plus tard, John Angerstein organise le déménagement de ce club à la Bourse de Londres. S'ouvrent alors quarante ans de prospérité sans précédent pour l'assurance maritime et les Lloyd's en particulier. La guerre d'indépendance américaine, la révolution française et les conflits napoléoniens vont déplacer le centre de gravité du commerce mondial à Londres et le gros du marché des assurances se retrouve entre leurs mains. Comprises entre 5 et 20% de la valeur de la cargaison, les primes flambent
extraits de "LONDRES : LLOYD'S FORTUNE DE MER", Les échos, Florence Bauchard, 01/07/2009 |