C’est un enjeu de qualité de vie en Île-de-France, pour que les conditions d’exploitation du réseau soient plus fiables, plus confortables, et apportent une meilleure qualité de service aux usagers. À moyen terme, 90 % des Franciliens habiteront à moins de 2 km d’une gare. Et le temps de transport quotidien, qui n’a cessé d’augmenter pour atteindre 1h20, contre dix minutes il y a 60 ans, redeviendra un temps raisonnable. C’est un enjeu de solidarité au sein de la région, par le désenclavement des territoires les plus pauvres de l’Île-de-France, qui ont besoin d’un accès facilité aux zones d’emploi. C’est un enjeu d’attractivité de l’Île-de-France et de la France, car le développement équilibré de la région capitale est un sujet d’intérêt national.
Comment penser l’aménagement d’un territoire de 12 millions d’habitants et qui représente près du tiers du produit intérieur brut français ? C’est le défi que pose le Grand Paris, un projet urbain, social et économique. Concrètement, l’idée repose sur la rénovation et le développement d’un réseau de transport public de voyageurs pour la région Île-de-France. Et sur ce tracé de transport, vont pouvoir émerger de véritables projets urbains, de nouveaux quartiers accueillant des fonctionnalités multiples, logements et activité économique, pôles universitaires et équipements culturels, en particulier autour de ces lieux stratégiques et structurants que sont les gares. Il faut redessiner la région dans la logique d’un meilleur équilibre entre l’est et l’ouest, entre Paris et sa banlieue, entre territoires riches et pauvres.
Paris et sa région/ Les conditions du développement
Le Grand Paris a également vocation à penser la ville de demain, durable, inventive et solidaire. Il fera de l’Île-de-France une métropole du XXIe siècle attractive. S’inscrivant dans la durée, à l’horizon 2030, cette métropole devra prendre en compte la lutte contre le dérèglement climatique. Une ville durable consomme moins et mieux, elle est le lieu de la sobriété, de la protection des espaces naturels et de l’amélioration du cadre de vie. L’avenir soutenable, c’est aussi une ville dense, qui intègre l’idée de la proximité et de l’accès facilité aux services essentiels. Dans cette optique, le rapprochement entre lieu de travail et lieu d’habitation est un objectif prioritaire s’agissant d’une région dans laquelle les habitants passent une partie importante de leur temps dans les transports. De même, la construction de 70 000 logements par an reste un impératif, dans sur un territoire où il est si difficile de se loger à prix accessible.
La région Île de France est construite autour d’une ville de niveau mondial et capitale d’un pays : Paris. A ce titre, elle joue un rôle important dans les domaines politiques, économiques et culturels au niveau national, européen et même mondial. La région Île de France compte en effet près d’un français sur cinq et contribue à près de 30 % de la richesse nationale grâce notamment aux activités tertiaires que permettent en particulier le quartier d’affaires de la Défense (De nombreuses entreprises internationales y ont leurs sièges sociaux et beaucoup d’entreprises étrangères investissent en Île de France), les sites touristiques (¨Paris, Versailles, Eurodisneyland) qui attirent des touristes du monde entier ou les centres de recherches (Saclay par exemple) parmi les plus important d’Europe. La deuxième plate-forme aéroportuaire d’Europe (Roissy et Orly) contribue fortement aux relations avec le reste de la France et l’international, complétée par l’axe fluvial (La Seine), le réseau routier en Etoile autour de Paris et les lignes de train à grande vitesse reliées désormais au nord de l’Europe.
De ce fait, l’Île de France est encore aujourd’hui une région dynamique mais Paris n’est pas l’Île de France à elle seule. La région est composée de huit départements aux profils et situations variés : les départements proches de Paris (Hauts de Seine par exemple) profitent pleinement de son influence tandis que les plus étendus ou éloignés (Seine et Marne) conservent certains espaces ruraux. De même, si l’espace urbain ne cesse de s’étendre (périurbanisation) de plus en plus loin de Paris, des contrastes de richesse forts existent entre d’une part, Paris et sa région et d’autre part le sud-ouest de la région, traditionnellement plus aisé et le nord-est, plus pauvre. D'autant plus que plus on s'éloigne de la ville-centre, plus le transport quotidien est long et difficile. En effet, l’étalement urbain constitue une difficulté nouvelle : si Paris reste le principal fournisseur d’emploi de la région, de plus en plus de personnes habitent à des distances importantes de leur travail car le coût du logement y devient trop important.
Si la région Île de France est de loin la région la plus puissante de France, elle est aussi en concurrence avec d’autres régions à l’échelle européenne et mondiale. De ce fait, de nombreux projets visent à rééquilibrer Paris et sa région tout en lui conservant sa puissance et son dynamisme. Parmi eux, le projet Grand Paris s’appuie sur deux axes majeurs : la refonte complète du système de transports de la région avec la multiplication des métros et tramways reliant notamment les deux aéroports via Paris, et la mise en place ou la confirmation de pôles de croissance important dans des domaines précis : ainsi, la Défense resterait le pôle financier et Roissy le pole principal de transport, le sud de la région serait consacré aux sciences et à la recherche, l’Ouest serait centré autour des activités portuaires, tandis que l’est développerait des activités culturelles et environnementales. Bien sûr, le but de ces projets est de maintenir Paris et sa région dans la concurrence que se livre les grandes villes du monde entier mais ils demandent des investissements importants.