Un espace de l'outre-mer français particulier: la Guyane française
L'aménagement de la Guyane (source: géothèque)
L'organisation spatiale de la Guyane -Géoconfluences
La Guyane en chiffres
La Guyane dans l'espace Atlantique / Géoconfluences
La Guyane, ce gros bout de France qu'on connaît mal
Au sud du Surinam et au nord du Brésil, la Guyane est une région française située sur le continent sud-américain. La Guyane est la deuxième plus grande région de France en taille, mais elle est peu peuplée avec 2,9 habitants au kilomètre carré. Cette terre, habitée depuis 5 000 ans avant notre ère, a été colonisée par la France au XVIIe siècle. Mais les expéditions françaises successives peineront à s’implanter sur cette terre rebaptisée "France équinoxiale".
Guyane: la crise, résultat d'une "longue dégradation", selon des experts
La crise sociale en Guyane est le résultat "d'une longue dégradation" dans un territoire "jamais considéré comme à développer" et où la République "arrive toujours en différé", expliquent à l'AFP des historiens et politologues. Comment en est-on arrivé là? Les échéances électorales y sont-elles pour quelque chose? Que peuvent faire les pouvoirs publics? Comment en est-on arrivé là? Pour Françoise Vergès, politologue et historienne, la situation était "latente depuis très longtemps" dans ce territoire qui a été une "colonie esclavagiste, puis un bagne, jamais considéré comme un territoire à développer". "Il y a un sentiment qui s'accumule depuis des décennies d'être dans la République, mais pas de la République", dit-elle. "C'est le résultat d'une longue dégradation de la situation, sans qu'on en ait conscience dans l'Hexagone", abonde Justin Daniel, professeur de science politique à l'Université des Antilles. Le quinquennat Hollande a vu l'adoption d'une loi sur "l'égalité réelle outre-mer", rappelle-t-il, regrettant que, "71 ans après l'adoption de la loi de 1946 qui érigeait les vieilles colonies en départements, on en soit encore à parler d'égalité". "La République, fondée sur le principe même d'égalité, n'a jamais pu tenir ses promesses, même si d'énormes progrès ont été accomplis depuis 1946", juge l'historien, pour qui les Guyanais souffrent aussi qu'on ne parle d'eux que quand il y a des problèmes. "La République arrive toujours en différé" et "il faut taper à la porte de Paris pour obtenir l'égalité", corrobore l'historien François Durpaire.
Quels problèmes concrets? Pour M. Durpaire, "sur le plan conjoncturel, tous les voyants sont au rouge: logement, chômage, explosion de l'immigration dans le pays frontalier du Nordeste, région la plus pauvre du Brésil". Ce sont "plusieurs problèmes qui se renforcent mutuellement", ce qui explique que "les choses sont en train d'exploser", dit M. Daniel. Il évoque les inégalités sociales "au sein des populations, et entre ces populations et celle de l'Hexagone", "un retard considérable en matière d'équipements collectifs", "la pression démographique de l'immigration très mal contrôlée" et aussi "des problèmes de sécurité" avec "une forme de violence sociale très importante". Mme Vergès pointe également un manque d'infrastructures dans ce territoire immense, à la "population très diverse": hôpitaux, écoles, lycées... Elle note que "plus de 50% de la population est au-dessous du seuil de pauvreté, d'un peu plus de 500 euros là-bas" et que "50% des jeunes quittent l'école en primaire". Et il peut y avoir jusqu'à 14 langues parlées dans les classes, relève M. Daniel. "S'ajoute à cela l'existence de la base de Kourou, une +colonie+ dans le territoire avec une technologie avancée, des ingénieurs, qui ne profite pratiquement pas aux Guyanais", dit l'historienne.
Que peuvent faire les pouvoirs publics? "Les solutions ne peuvent être que co-construites avec les populations concernées", estime Justin Daniel. "Mais on se contente d'apposer un cautère sur une jambe de bois à chaque fois". Même image de colmatage "récurrent" pour Mme Vergès, qui estime qu'il "faut arrêter de faire des plans d'urgence". M. Durpaire, fataliste, prédit déjà l'issue du conflit: "à coup de millions dans un contexte électoral, mais sans rien changer", car "poser des rustines ne construit pas un projet commun". La vraie question est "comment faire vivre une République qui ne soit pas hexagonale mais polygonale", selon cet historien.
En Guyane, un accord à 3 milliards d’euros met fin à un mouvement inédit
Cinq semaines après le début du mouvement, et à la veille du premier tour de l’élection présidentielle, « l’accord de Guyane » a été signé vendredi 21 avril dans l’après-midi par le collectif, les quatre parlementaires guyanais, les présidents de la collectivité territoriale de Guyane et de l’association des maires et par le préfet au nom du gouvernement. Dans cet accord, sont actées « des mesures qui serviront d’amorçage pour le développement du territoire sur des bases nouvelles (…) et qui repositionneront la Guyane sur une trajectoire d’égalité réelle avec le reste du territoire national (…). Les réponses apportées par l’Etat [n’ayant] jamais été à la hauteur des difficultés singulières et réelles que la Guyane connaît ». « L’exceptionnelle croissance démographique, l’immensité de son territoire et les ressources naturelles dont elle dispose commandent de penser son développement en des termes différents, innovants », précise le documentL’accord confirme « le plan d’urgence » acté en conseil des ministres le 5 avril à hauteur de 1,86 milliard d’euros. Dont 250 millions d’euros pour construire cinq lycées et dix collèges en cinq ans, 300 millions pour une quatre-voies et le doublement d’un pont, 212 millions en faveur de la Collectivité territoriale de Guyane, la construction d’une cité judiciaire à Cayenne et d’une prison à Saint-Laurent-du-Maroni, des renforts de policiers et gendarmes. Point délicat de la négociation, les 2,1 milliards d’euros de mesures supplémentaires revendiqués par la Guyane : à ce sujet, l’Etat « s’engage à ce que ces mesures fassent sans délai l’objet d’un examen prioritaire (…) pour programmer un plan additionnel d’investissement et de fonctionnement ». A ces propositions centrales s’ajoutent des accords sectoriels, telle la « zone franche sociale et fiscale » négociée par les représentants patronaux sur dix ans pour les entreprises jusqu’à 50 salariés, qui devra faire l’objet d’une loi… sous la prochaine mandature. A la mi-journée, vendredi, la plupart des barrages routiers étaient levés – sauf à Kourou –, après plus d’un mois de blocage relatif.
On révise les repères sur les territoires français dans le monde
Chaque point sur le planisphère désigne un territoire français dans le monde. Attention, les étiquettes sont à placer sur les rectangles dans lesquels les territoires français sont dessinés et non sur les points.