La France n'est pas le seul pays à résister à l'Allemagne nazie. partout en Europe, dans les pays occupés et même en Allemagne, des résistances armées ou pacifistes voient le jour. C'est le cas par exemple du mouvement de la Rose Blanche à Münich (Bavière, Allemagne).
Le groupe de résistance La Rose Blanche fut fondé au printemps 1942, à l'université de Munich, par Hans Scholl et Alexander Schmorell. Hans Scholl et Alexander Schmorell rédigèrent les quatre premiers tracts ; ils les envoyèrent (…) à (…) des intellectuels (…) pour la plupart écrivains, professeurs d'université, directeurs d'établissements scolaires, libraires et médecins de Munich. En juillet 1942, Hans Scholl, Alexander Schmorell et Willi Graf furent incorporés dans la Wehrmacht en tant qu'étudiants en médecine, pour servir comme infirmiers au front de l'Est ; ils furent envoyés en URSS pour trois mois. De retour en Allemagne, ils prirent contact avec d'autres groupes de résistance. (…) et rédigèrent avec leur professeur Kurt Huber le cinquième tract de la Rose Blanche. Des milliers d'exemplaires furent imprimés et distribués (…) à Munich, mais aussi à Augsbourg, Francfort, Stuttgart, Salzburg, Linz et Vienne. Les étudiants écrivirent sur les murs des slogans pacifistes et antifascistes, collectèrent du pain pour des détenus de camps de concentrations et s'occupèrent de leurs familles. (…)Leurs tracts furent également recopiés et distribués à Hambourg (…) En février 1943, après la défaite de Stalingrad, Kurt Huber rédigea le sixième tract. Il fut imprimé à plus de 2 000 exemplaires, distribué et envoyé par la poste. Le 18 février 1943, Hans Scholl et sa sœur Sophie lancèrent des centaines de tracts dans la cour intérieure de l'université de Munich ; le concierge les arrêta et les livra à la Gestapo. Ils furent condamnés à mort, (…)Le réseau de Hambourg fut lui aussi démantelé par la Gestapo à l'automne 1943. Hans et Sophie Scholl, ainsi que Christoph Probst (…) furent guillotinés le jour même de leur condamnation, le 22 février 1943 ; d'autres résistants, Alexander Schmorell, Willi Graf et le Professeur Kurt Huber furent exécutés quelques mois plus tard.
Pour se cultiver un peu sans trop d'efforts sur le même thème
L'histoire de la Rose blanche a inspiré de nombreux artistes, tant au cinéma qu'en bande dessinée. La mangaka Keiko Ichiguchi s'est ainsi librement inspirée de ce mouvement de résistance pour son ouvrage "1945" qui raconte une histoire d'amour impossible entre une résistante et un SS sans reprendre les vrais noms. L'histoire est très simple, le dessins très stylisé, l'intérêt historique étant simplement l'arrière plan lié à la guerre en Allemagne (déportation d'une amie juive, résistance, jeunesses hitlériennes, bataille de Stalingrad). Ceux de mes élèves qui souhaiteraient le lire et sont particulièrement soigneux peuvent me demander de leur prêter pour quelques jours. Deux films ont par ailleurs été tirés de cette histoire, l'un, "La Rose blanche" (1982), racontant l'histoire globale du mouvement de résistance du début à la fin est un peu austère mais historiquement assez précis, l'autre, "Sophie Scholl, les derniers jours"(2005) dont la bande-annonce est juste en-dessous, raconte quant à lui la fin de l'histoire de la Rose Blanche à partir des derniers tracts distribués et jusqu'à la condamnation. Inspiré des compte-rendu de dépositions, il est lui aussi assez documenté.
couverture du manga "1945" de Keiko Ichiguchi (éditions Kana, 2005)
Complément: un acte de résistance culturelle, "La bête est morte"
Ecrit par Victor Dancette et Jacques Zimmermann, dessinée par Calvo, cette bande dessinée a été réalisée sous l'occupation par des résistants. Elle raconte l'histoire de la guerre vue de France par des résistants. Elle est donc très partisane et centrée autour du front de l'Ouest essentiellement. Editée en deux tomes, le premier est publié en 1944 juste après la libération et le seconde en 1945. Ils décrivent donc la défaite d'Hitler avant même que celle-ci soit certaine.
"La bête est morte", première de couverture
"La bête est morte", quatrième de couverture
L'appel du 18 juin
La libération
Extrait:
« La défaite indiscutable, totale, décisive infligée aux Barbares par les Bisons et les Dogs après leur débarquement, le soulèvement magnifique des Lapins de notre capitale, la libération des neuf dixièmes de notre sol par les Bisons, la délivrance du pays des Lionceaux par les Dogs, l’avance foudroyante et irrésistible des Ours à travers la Barbarie, tous ces évènements inouïs que nous attendons depuis plus d’un lustre et qui se précipitaient, fulgurants, en l’espace de quelques lunes, sonnaient bien le glas de la domination du Grand Loup. La Bête déchainée – dont le règne devait durer mille ans ! était enfin terrassée après cinq années de luttes, de souffrances et de sacrifices de tous les animaux pacifiques. On devinait son agonie toute proche et déjà le régime qu’il avait instauré sentait le cadavre. »
Complément d'info: si, pour préparer au mieux le questionnaire ou par simple curiosité, certains de mes élèves veulent feuilleter la bande dessinée, qu'il me la demande, je la leur montrerai (mais trop fragile pour être prêtée).
Synthèse: les résistances à l’occupation nazie
Partout dans les pays occupés et même en Allemagne, des groupes de résistance à Hitler s’organisent plus ou moins efficacement. En France, celle-ci débute dès le 18 juin 1940 avec l’appel du général de Gaulle à la BBC depuis Londres. A cette date, il devient le représentant de la France libre même si les mouvements de résistance sont rares et peu liés entre eux. Par la suite, la résistance intérieure s’organise et de nombreux mouvements de résistance (maquis) se forment en 1941-42 comme par exemple « Combat » dirigé par Henri Frenay ou « Libération-sud » auquel participe Lucie Aubrac. En 1943, Jean Moulin est chargé par De Gaulle de les unifier en une seule organisation intitulé tout d'abord MUR (mouvement uni de la résistance) puis CNR (conseil national de la résistance). L’année suivante, les FFI (Forces françaises de l’intérieur) regroupent toutes les résistances françaises armées qu'elles soient gaullistes, communistes ou d'autres tendances politiques. En 1944, les mouvements de résistance français contribuent largement à la libération de la France, en particulier celle de Paris (25 août 1944), contribuant ainsi à l'image d'une France qui se serait en grande partie libérée par elle même comme évoqué dans le discours du général de Gaulle. Voir un schéma sur différentes formes de résistances en France.