20 juin 1789 : le serment du jeu de paume Le début de la révolution politique
Suite au refus du roi du vote par tête demandé par le tiers-état, les députés du tiers-états quitte l'assemblée et se réunissent dans la salle du jeu de paume pour former « l'assemblée nationale ». Le roi leur demande de quitter la salle.
Arrêté contre toute suspension ou interruption de l'Assemblée (extrait du "serment du jeu de paume")
L'Assemblée nationale,Considérant qu'appelée à fixer la Constitution du royaume, opérer la régénération de l'ordre public, et maintenir les vrais principes de la monarchie, rien ne peut empêcher qu'elle ne continue ses délibérations dans quelque lieu qu'elle soit forcée de s'établir, et qu'enfin partout où ses membres sont réunis, là est l'Assemblée nationale ; Arrête que tous les membres de cette Assemblée prêteront, à l'instant, serment solennel de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l'exigeront, jusqu'à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides, et que ledit serment étant prêté, tous les membres, et chacun en particulier, confirmeront par leur signature cette résolution inébranlable. 20 juin 1789
La prise de la Bastille 14 juillet 1789 Le début de la révolution parisienne
La prise de la Bastille (anonyme). Cliquez sur l'image pour avoir des informations via "l'Histoire par l'image".
Au centre, on peut voir l'arrestation du gouverneur de la Bastille, Bernard René Jourdan, marquis de Launay (1740-1789).
Jean-Pierre Houël — Bibliothèque nationale de France
la prise de la Bastille par Camille Desmoulins (14 juillet 1789)
« Je vais au Palais-Royal (…) « Citoyens, vous savez que la nation avait demandé que Necker lui fût conservé et on l'a chassé! (…) Après ce coup, ils disposent peut-être une Saint-Barthélémy pour les patriotes. » (…) Alors, il n'y a plus qu'un cri dans Paris : Aux armes ! (…) La multitude (…) se porte aux Invalides. On demande des armes au gouverneur. Effrayé, il ouvre son magasin (…) J'y ai vu, à ce qu'il m'a semblé, au moins 100 000 fusils. (…) On va à la Bastille (…) On tiraille une heure ou deux (…). Le gouverneur, le comte de Launay, (…) baisse le pont-levis, on se précipite ; mais il lève aussitôt et tire à mitraille. (…) J'étais accouru au premier coup de canon, mais la Bastille était déjà prise (…) La même garde-française, qui avait monté à l'assaut le premier, poursuit M. de Launay, le prend par les cheveux et le fait prisonnier. On l'emmène à l'Hôtel de Ville, on l'assomme sur le chemin. Il était expirant des coups reçus, on l'achève à la Grève, et un boucher lui coupe la tête. On la porte au bout d'une pique...» Camille Desmoulins, Correspondance, 1789
Le bilan de la prise de la prison de la Bastille 82 invalides encadrés par 32 gardes suisses défendent la forteresse le 14 juillet 1789.7 prisonniers sont libérés. La prise de la Bastille a fait une centaine de morts. En juin 1790, le titre de « vainqueur de la Bastille» est accordé à moins de mille personnes. La ville de Paris compte alors environ 500 000 habitants.
Camille Desmoulins au Palais Royal, 12 juillet 1789/ https://passerelles.essentiels.bnf.fr/fr/image/50081f0d-431b-4df7-9542-6324107ed086-palais-royal-et-revolution-francaise (BNF)
La Grande Peur et la nuit du 4 août 1789 Les débuts de la révolution en province
Monsieur, la séance du mardi au soir, 4 août, est la séance la plus mémorable qui se soit tenue jamais chez aucune nation. Elle caractérise le noble enthousiasme du Français. Elle montre à l'univers entier quelle est la générosité et les sacrifices dont il est capable, lorsque l'honneur, l'amour du bien, l'héroïsme du patriotisme, le commandent.M. le Vicomte de Noailles demanda tous droits qui pèsent sur le peuple, puissent être rachetés à un taux fixé par l'Assemblée nationale. Le comte Mathieu de Montmorency appuya fortement cette motion. Plusieurs membres de la Haute Noblesse se joignirent à lui. Les ducs d'Aiguillon, du Châtelet, proposèrent que, dès le moment, la Noblesse et le Clergé prononçassent le sacrifice de leurs privilèges pécuniaires (tout ce qui a rapport avec l'argent). Les circonstances malheureuses où se trouve la Noblesse, l'insurrection générale élevée de toutes parts contre elle, les provinces de Franche-Comté, du Dauphiné, de Bourgogne, d'Alsace, de Normandie, de Limousin, agitées des plus violentes convulsions, et en partie ravagées ; plus de cent cinquante châteaux incendiés ; les titres seigneuriaux recherchés avec une espèce de fureur, et brûlés ; l'impossibilité de s'opposer au torrent de la Révolution, les malheurs qu'entraînerait une résistance même inutile ; la ruine du plus beau royaume de l'Europe, tout nous prescrivait la conduite que nous devions tenir ; il n'y eut qu'un mouvement général. Le Clergé, la Noblesse se levèrent et adoptèrent toutes les motions proposées.
Marquis de FERRIERES (député de la noblesse de Saumur aux Etats Généraux), Correspondance inédite, 1789.
Assemblée nationale - abandon de tous les privilèges à Versailles, séance de la nuit du 4 au 5 août 1789
Charles Monnet / Isidore Helman (graveur) vers 1789
LA DECLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN 26 AOÛT 1789
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, décrétés par l'Assemblée Nationale dans les séances des 20, 21, 23, 24 et 26 août 1789, acceptée par le Roi
Eau-forte, 1789
Journées des 5 et 6 octobre
Une société bouleversée
Estampe, 1789, "Ma feinte, il était temps que je me réveille car l'oppression de mes fers me donnait des cauchemars un peu trop fort", la Bastille en démolition en arrière-plan.
"J'savois ben qu'aurions not tour." Estampe anonyme, 1789
L’été 1789: les débuts de la Révolution française(les numéros renvoient à la frise chronologique en haut de page) 2- Lors des Etats Généraux, les députés du tiers-état demandent à voter par tête et non par ordre de manière à éviter qu’une association entre les membres de la noblesse et du clergé, les deux ordres privilégiés, suffise à tout décider. Suite au refus du roi, ils forment seuls l’ « assemblée nationale » et prêtent le « serment du jeu de paume » (20 juin 1789) dans lequel ils jurent de ne se quitter qu’après avoir donné une constitution à la France. 3- Le 9 juillet 1789, après que les députés de la noblesse et du clergé les ont rejoints, cette assemblée devient nationale et constituante. C’est le début de la révolution politique. 4- Cette mesure n’empêche cependant pas la population parisienne de perdre en partie confiance en Louis XVI : le 14 juillet 1789 a lieu la prise de la Bastille. C’est le début de la révolution parisienne. 5- Fin juillet, la « Grande peur » entraîne les paysans à se révolter contre leurs seigneurs.C’est le début de la révolution en province. 6- En réaction, l’assemblée constituante vote, lors de la nuit du 4 août, l’abolition des privilèges, largement réclamés dans les cahiers de doléances du tiers Etat préparés pour les Etats généraux. C’est la fin de l’Ancien régime basé sur la séparation des français n trois ordres. 7- Le 26 août 1789, l’assemblée écrit un texte essentiel : la « déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen ». Ce texte est la première fois de l’histoire du monde que la liberté et l’égalité des êtres humains sont proclamées officiellement. 8- Les 5 et 6 octobre 1789, la population parisienne, en particulier des femmes, se rend à Versailles. Le roi signe la déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen, la famille royale déménage à Paris, au château des Tuileries.