Les crises des années 30 en France, source: lacontempo.fr
Affrontements entre manifestants et forces de l'ordre le 6 février 1934. Source Wikipedia
L'Arrivée au pouvoir du Front populaire (1936)
Manifestation du 14 juillet 1935, Paris, place de la Bastille (agence Meurisse, 1935, Paris, BnF).
Résultats des élections législatives de mai 1936.
Source historicair
Léon Blum, président du conseil du Front Populaire, 1936. Photographie agence Meurisse, 1936, Paris, BnF, département des estampes et de la photographie / Source: Wikipedia
Les grandes réformes du Front populaire
Les accords de Matignon(7 juin 1936) « Les délégués de la Confédération générale de la production française et de la CGT se sont réunis sous la présidence de Monsieur le Président du Conseil, et ont conclu l’accord ci-après, après arbitrage de Monsieur le Président du Conseil: Art.1. La délégation patronale admet l’établissement immédiat de contrats collectifs de travail. Art.2. Ces contrats devront comprendre notamment les articles 3 à 5 ci-après. Art.3. L’observation des lois s’imposant à tous les citoyens, les employeurs reconnaissent la liberté d’opinion, ainsi que le droit pour les travailleurs d’adhérer librement et d’appartenir à un syndicat professionnel constitué en vertu du livre III du Code du travail. Les employeurs s’engagent à ne pas prendre en considération le fait d’appartenir ou de ne pas appartenir à un syndicat pour arrêter leurs décisions en ce qui concerne l’embauchage, la conduite ou la répartition du travail, les mesures de discipline ou de congédiement (...) Art.4. Les salaires réels pratiqués pour tous les ouvriers à la date du 25 mai 1936 seront, du jour de la reprise du travail, rajustés suivant uneéchelle décroissante commençant à 15% pour les salaires les moins élevés pour arriver à 7% pour les salaires les plus élevés, le total des salaires de chaque établissement ne devant, en aucun cas, être augmentés de plus de 12% (...) Art.5. En dehors des cas particuliers déjà réglés par la loi, dans chaque établissement comprenant plus de dix ouvriers, après accord entre organisations syndicales, ou, à défaut, entre les intéressés, il sera institué deux ou plusieurs délégués ouvriers selon l’importance de l’établissement. Ces délégués ont qualité pour présenter à la direction les réclamations individuelles qui n’auraient pas été directement satisfaites, visant l’application des lois, décrets, règlements du Code du travail, des tarifs de salaires, et des mesures d’hygiène et de sécurité (...) Art.6. La délégation patronale s’engage à ce qu’il ne soit pris aucune sanction pour faits de grève. Art.7. La délégation confédérale ouvrière demande aux travailleurs en grève de décider la reprise du travail dès que les directions des établissements auront accepté l’accord général intervenu et dès que les pourparlers relatifs à sonapplication auront été engagés entre les directions et le personnel des établissements. »
Que retenir?
La crise économique et sociale entraîne durant les années 30 la montée en puissance du parti communiste français à l’extrême gauche et de ligues comme les Croix de feu ou l’Action française à l’extrême droite. Le 6 février 1934, les ligues d’extrême droite organisent une immense manifestation à Paris pour montrer leur puissance. En réaction, les partis de gauche fondent l'année suivante le « Front populaire ». Le Front populaire assemble les trois grands partis de gauche dont le point commun est de s’opposer aux idées des ligues d’extrême droite : La Parti Communiste Français (PCF) dirigé par Maurice Thorez, la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) dirigée par Léon Blum et le Parti Radical dirigé par Daladier. Leur programme « Pain, Paix et Liberté » axé autour de la volonté de résoudre les crises économiques et sociales et de la défense de la démocratie et de la paix leur permet d’être élu aux élections législatives de 1936.
Léon Blum devient président du conseil mais les communistes refusent de participer au gouvernement. De nombreuses grèves se déclenchent dans toutes la France et des usines sont occupées. Pour répondre à cette crise sociale plusieurs réformes sont mises en place : Le 5 juin 1936, la semaine de 40 heures, la mise en place des conventions collectives dans les entreprises et deux semaines de congés payés par an sont accordés aux travailleurs et le 7 juin 1936, les « accords Matignon » décident la mise en place des délégués du personnel dans les entreprises, l’augmentation des salaires et la nationalisation de plusieurs sociétés (création de la SNCF par exemple).
Ces grandes réformes ne sont malheureusement pas suffisantes pour résoudre la crise économique qui touche la France et très rapidement, la politique du Front Populaire est contestée. De plus, les partis qui le constituent ne sont pas d’accord sur la politique extérieure à poursuivre, en particulier concernant la guerre d’Espagne. Le Front populaire est dissous en 1938.