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Le front par deux militaire allemands durant les premières semaines de la bataille.
(2 mars) "Nous voici au milieu de la plus formidable journée de la guerre. Qui n'a pas participé à cette avance allemande ne peut se faire une idée de la folle fureur et de la gigantesque force de l'avance. Nous sommes à la poursuite. Les pauvres chevaux ! Mais il a fallu que vienne ce moment où tout est mis sur une carte ; mais ce qui est incroyable, c'est que nous avons réussi (et nous continuerons à réussir) sur le point le plus fort du front français, Verdun - personne n'y aurait cru, c'est incroyable." (4 mars, écrit juste avant d'être tué) "Nous sommes ici dans une tension fiévreuse concernant l'issue de cette énorme lutte que jamais des mots ne réussiront à décrire. Je ne doute pas un seul instant de la chute de Verdun et de l'irruption que nous ferons dans le coeur du pays." Un autre militaire quelques jours plus tard (15 mars) "Depuis l'arrêt devant Verdun je me sens très déprimé (...). L'affaire piétine sur place. Et quand on nous dit maintenant que l'on n'avait pas voulu obtenir plus que ce que l'on a fait, à savoir " écraser par le feu la place forte ", on se comporte comme un enfant et on nous demande en même temps une crédulité d'enfant." Vous pouvez aussi visualiser une infographie du site la Contempo.fr à propos de la bataille de Verdun en cliquant ici puis en zoomant.
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« Nos concitoyens, les Arméniens, qui forment un des éléments des races de l’Empire ottoman, ayant adopté, depuis des années, à l’instigation d’étrangers, bien des idées perfides de nature à troubler l’ordre public ; (...). Ayant en outre osé se joindre aux ennemis actuellement en guerre avec notre empire, notre gouvernement se voit forcé de prendre des mesures extraordinaires et de faire des sacrifices, aussi bien pour le maintien de l’ordre et de la sécurité du pays, que pour le bien-être et la conservation de la communauté arménienne. En conséquence, et comme mesure mise en vigueur pour la durée de la guerre, les Arméniens devront être envoyés à des destinations qui ont été préparées à cet effet dans l’intérieur des vilayets ; et il est rigoureusement enjoint à tous les Ottomans d’obéir de la façon la plus absolue aux ordres ci-après :
1° Tous les Arméniens, à l’exception des malades, seront forcés de partir dans un délai de cinq jours de la date de la présente proclamation, par villages ou quartiers, et sous escorte de la gendarmerie. 2° Bien qu’il leur soit permis d’emporter avec eux, pour leur voyage, s’ils le désirent, les objets transportables leur appartenant, il leur est défendu de vendre leurs propriétés et leurs autres biens, ou de confier ces derniers à d’autres personnes car leur exil n’est que temporaire (...).» Source : Affiche apposée à Trébizonde au moment des déportations. |
« Au mois de juillet 1915, nous vîmes un jour, un long convoi de nos compatriotes arméniens, conduits par les gendarmes. Ils étaient au moins 5 000, pour la plupart des femmes, des vieillards, des enfants (...). Le lendemain notre compagnie reçut l’ordre de traverser la montagne, on nous recommanda de ne pas oublier nos pelles et nos pioches (...). A peine arrivés sur les hauteurs du défilé, nous aperçûmes une foule compacte ; c’étaient les déportés arméniens que nous avions vus la veille, mais cette fois ils étaient entourés par des « brigands » turcs et kurdes (...). Je ne me sens ni la patience, ni la force de vous décrire cette orgie de sang car ce qui se passa sous nos yeux fut horrible. Partout le carnage, l’épouvantable poursuite, partout du sang (...). Plusieurs jeunes et jolies Arméniennes liées ensemble, que les chefs avaient choisies pour leur harem, regardaient comme nous le carnage, pétrifiées, hallucinées. On nous ordonna d’enterrer immédiatement les corps et de faire disparaître les traces de sang. Nous avons creusé de grandes fosses, mais à peine à un mètre de profondeur, nous mîmes au jour des cadavres de soldats arméniens habillés comme nous. Ces malheureux avaient creusé quelques jours auparavant des fosses pour d’autres victimes et à leur tour avaient été massacrés ».
Source : Le Livre bleu du gouvernement britannique concernant le traitement des Arméniens dans l’Empire ottoman, 1917 |