Au temps fixé, les grands de la Gaule, qui s'étaient liés par serment, se réunirent à Senlis. Lorsqu'ils se furent formés en assemblée, l'archevêque, de l'assentiment du duc, leur parla ainsi: «Louis ayant été enlevé au monde sans laisser d'enfants, il a fallu s'occuper sérieusement de chercher qui pourrait le remplacer sur le trône, pour que la chose publique ne restât pas en péril, abandonnée et sans chef. Nous n'ignorons pas que Charles (oncle de Louis) a ses partisans, lesquels soutiennent qu'il doit arriver au trône que lui transmettent ses parents. Mais si l'on examine cette question, le trône ne s'acquiert point par droit héréditaire, et l'on ne doit mettre à la tête du royaume que celui qui se distingue non-seulement par la noblesse corporelle, mais encore par les qualités de l'esprit, celui que l'honneur recommande, qu'appuie la magnanimité. Donnez-vous donc pour chef le duc (Hugues), recommandable par ses actions, par sa noblesse et par ses troupes, le duc en qui vous trouverez un défenseur non-seulement de la chose publique, mais de vos intérêts privés. Grâce à sa bienveillance, vous aurez en lui un père.» Cette opinion proclamée et accueillie, le duc fut, d'un consentement unanime, porté au trône, couronné à Noyon le 1er juin par le métropolitain (archevêque de Reims) et les autres évêques, et reconnu pour roi par les Gaulois, les Bretons, les Normands, les Aquitains, les Goths, les Espagnols et les Gascons. Voulant laisser avec certitude après sa mort un héritier au trône, il alla faire associer au trône son fils Robert. .
RICHER, _Histoire_, liv. 4. (Trad. de M. Guadet, dans la collection des documents publiés par la Société de l'histoire de France.) source internet |
Les premiers capétiens: un pouvoir contestéCette anecdote, qui raconte les difficultés rencontrées par Hugues Capet à se faire écouter des comtes et duc montre à quel point le statut de roi avait été abîmé par les derniers Carolingiens.
Adalbert, comte de Périgord, s’étant emparé de Tours par un siège, en avait reçu soumission pour la donner au comte d’Anjou. Mais ce dernier n’avait pas tardé à s’opposer aux habitants et Adalbert remis le siège devant la ville. Alors le roi Hugues et Robert son fils le menacèrent d’une guerre ; ils lui dirent : « Qui t’a fait comte ? » Adalbert répondit : « Qui vous a fait roi ? » Source : Adhemar de Chabannes, Histoire des Francs, XIe siècle. |
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